La numérisation croissante expose davantage les nations, les entreprises et aussi les particuliers à des risques cybernétiques de plus en plus sophistiqués. Plus de 2800 attaques cybercriminelles ont notamment été enregistrées par l’Union internationale des télécommunications (UIT) rien qu’en 2023, compromettant 8 milliards d’informations. Des mesures et moyens techniques efficaces sont donc plus que jamais nécessaires pour contrer ces incidents et sur ce plan, 7 pays africains se trouvent dans le top mondial.
Le 5e rapport GFI introduit des nouveautés
Le cinquième rapport Global Cybersecurity Index (GFI) de l’agence onusienne UIT (Union internationale des télécommunications) a récemment été publié et comme chaque année, ce document devient le baromètre de la cybersécurité en Afrique et dans le monde. La dernière étude porte sur 193 pays et elle suit une méthodologie âprement élaborée afin de mesurer les engagements de chaque nation en faveur de la sécurité numérique.
L’UIT évalue alors la préparation cybernétique des pays en se basant sur cinq piliers, à savoir les mesures juridiques, les mesures techniques, les mesures organisationnelles, les capacités de développement et la coopération. L’étude se veut également plus pointue avec l’intégration de 20 indicateurs et sous-indicateurs liés aux critères d’évaluation principaux. Sur cette base, un questionnaire de 82 questions a été adressé aux 193 états qui ont pu fournir des données pertinentes pour l’analyse.
« L’un des principaux changements apportés dans cette édition est le passage d’un classement des pays à l’utilisation d’un niveau à cinq niveaux pour visualiser les engagements des pays en matière de cybersécurité. Cette perspective par niveaux permet de se concentrer davantage sur l’ampleur des progrès des engagements en matière de cybersécurité et sur ce que cela peut signifier pour les pays », indique le rapport.
Les champions de la cybersécurité en Afrique
La nouvelle méthode de l’UIT a permis de dégager 46 pays classés dans la catégorie T1 qui englobe les nations ayant un score GFI de 100 ou proche de 100. Et dans cette liste, on dénombre 7 pays africains, ce qui reflète « un fort engagement en matière de cybersécurité ». L’Égypte et Maurice trônent ainsi en tête avec des scores parfaits de 100, comme mentionnés dans le tableau ci-dessous :
Egypte | Ghana | Kenya | Maurice | Maroc | Rwanda | Tanzanie | |
Mesures légales | 20 | 20 | 19,52 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Mesures techniques | 20 | 20 | 19,07 | 20 | 18,12 | 18,98 | 19,69 |
Mesures organisationnelles | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 19,34 | 20 |
Capacités de développement | 20 | 19,27 | 20 | 20 | 19,38 | 19,76 | 19,57 |
Coopération | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Score Global | 100 | 99,27 | 98,59 | 100 | 97,50 | 98,32 | 99,26 |
Pour ces pays, « cela ne signifie pas que des travaux supplémentaires ne sont pas nécessaires en termes d’adoption de mesures de cybersécurité appropriées en réponse à l’évolution des environnements opérationnels des pays et à l’évolution de l’écosystème de cybersécurité », précise cependant le rapport. En effet, les technologies évoluent autant que les menaces, ce qui exige des efforts continus ainsi qu’une veille constante pour renforcer cybersécurité en Afrique.
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Notons par ailleurs que les progrès sont palpables dans d’autres pays africains comme le Togo qui fait un bond remarquable en se positionnant désormais dans le T2 avec 88,8 points, alors que le précédent rapport CGI ne lui attribuait que 33 points. Ces progrès sont à mettre effectivement au crédit du gouvernement qui veille à l’élaboration et la mise en œuvre de mesures et de technologies de pointe par le biais d’institutions comme l’Agence nationale de la Cybersécurité (ANCy) et le Cyber Defense Africa (CDA).